Article 4 : Une bénédiction, une rencontre, une ascension
Leh, juillet 2025.
Le 28 juillet, Maylan et Maurin ont vu le Dalaï Lama.
Ce n’est pas à Dharamsala qu’ils l’ont rencontré, mais à Choklamsar, près de Leh, dans un lieu qu’il occupe lors de ses séjours au Ladakh. Une grande cérémonie y était organisée. Les étrangers étaient rassemblés d’un côté (environ vingt personnes), les Tibétains de l’autre. Certains attendaient depuis plusieurs jours, parfois plus d’une semaine.
Contre toute attente, Maylan et Maurin sont passés parmi les premiers. Ils ont reçu plusieurs bénédictions, puis ont brièvement approché le Dalaï Lama, qui leur a pris les mains dans le cadre d’un rituel simple et structuré. Un moment court, mais marquant.
Le 29, ils ont revu une médecin tibétaine qu’ils avaient consultée avant leur ascension du col de l’Umling La. Cette fois, il s’agissait d’un contrôle. Malgré les dizaines de personnes présentes, ils ont pu échanger quelques mots avec elle. Là-bas, le diagnostic commence toujours par l’observation de la langue, puis la prise du pouls. Ils ont aussi évoqué le shilajit, une substance qu’elle connaît bien.
Dans la même journée, ils ont rendu visite à un home pour personnes âgées situé à Choklamsar, mis en place par l’école TCV, un projet que soutient également Ammala. En aidant la TCV School, Ammala contribue indirectement au fonctionnement de ce lieu. Le home accueille actuellement 55 résident-es, majoritairement des personnes seules, sans famille ni soutien. Sans cette structure, beaucoup se retrouveraient à la rue. Le centre fonctionne avec une petite équipe de cinq personnes : un cuisinier, une personne pour les soins, une autre pour le ménage, et quelques membres en soutien logistique. Tous sont extrêmement dévoués.
Les conditions sont simples, parfois précaires. Chaque résident dispose de peu de choses, juste l’essentiel. Sur place, on leur a expliqué que le mieux était de donner directement un peu d’argent à chacun, pour qu’ils puissent acheter eux-mêmes ce dont ils ont besoin : une couverture supplémentaire, du thé, des médicaments ou quelques affaires personnelles. Ce mode de soutien, bien qu’inhabituel pour Maylan et Maurin, leur a semblé juste dans ce contexte. Ils ont distribué un billet à chacun, avec attention et respect.
Ils ont ensuite partagé un repas avec une partie de l’équipe d’Ammala : professeur-es, cuisinier, membres du staff. Un moment convivial, en toute simplicité.
Le 30, une nouvelle rencontre est venue bousculer les plans.
Quelques jours plus tôt, à Leh, Maylan et Maurin avaient fait la connaissance de riders d’enduro dans un petit restaurant. Ils tiennent une agence de voyage et un bike park dans la région. L’un d’eux, Skaldan, leur a proposé de les mettre en contact avec un ami guide, habitué de la haute montagne et de la varape.
Cette rencontre a tout changé.
Depuis longtemps, Maurin rêvait de gravir le Yalung Nong (6080 m), un sommet qu’il n’avait jamais pu tenter il y a vingt ans. Après discussion avec Skaldan et le guide, un nouveau plan s’est dessiné : partir depuis Korzok (4540 m), y passer une nuit d’acclimatation chez l’habitant, puis tenter l’ascension en une seule journée, très tôt le lendemain matin.
L’itinéraire passera par le col Yalung Nyalu La (5430 m), puis, si les conditions le permettent, ils poursuivront jusqu’au sommet. Rien n’est certain, mais l’élan est là. Une tentative simple, adaptée au rythme du moment et aux contraintes du permis de trek.
Rencontres et sourires au home de Choklamsar…