Article 3 : L’Umling La, l’expérience de l’altitude

25–27 juillet 2025

À 5’798 mètres d’altitude, on pédale au-dessus des nuages.
L’Umling La, plus haut col routier du monde, n’est pas qu’un exploit sportif :
c’est une traversée intérieure, une mise à l’épreuve du souffle, du mental, de l’organisme.
C’est aussi un passage symbolique de leur itinéraire, entre dons, rencontres et défis physiques.

Pendant trois jours, Maurin et Maylan ont vécu une séquence intense :

  • distribution de matériel à Hanle,

  • ascension de l’Umling La,

  • puis la visite d’une école à Puga, au coeur du plateau du Changthang.

25 juillet – Dernière distribution à Hanle

À 4’300 m d’altitude, Hanle marque la fin d’une boucle et le début d’un nouveau palier.
C’est ici que Maurin et Maylan effectuent l’une des dernières distributions de matériel du voyage :
des chaussures, chaussettes, vêtements, ballons, remis aux enfants du village.

La relation avec les enfants, désormais familière, est fluide.
Le moment est simple, calme.
Le soir, ils dorment à Hanle, pour se reposer avant l’étape physique du lendemain.

26 juillet – L’Umling La, coup de pédale à 5’798 mètres

Réveil à l’aube.
Ils quittent Hanle en jeep avec Karma, leur fidèle coordinateur local, direction Tchisumle, à 5’100 mètres, point de départ du col.
Ils redescendent ensuite de 10 kilomètres pour s’élancer à vélo depuis plus bas, une manière d’échauffer les jambes avant l’effort.

Les premières pentes passent bien.
Mais à partir de 5’200 m, l’effort se corse.
À 5’400 m, chaque mouvement se ralentit.
Au-delà de 5’600 m, c’est une autre dimension : le souffle est court, les jambes deviennent lourdes, la tête se serre.

Ils croisent en chemin un groupe de cyclistes indiens engagé eux aussi dans une cause solidaire.
Acclimatés en véhicule à mi-parcours, ils rejoignent le sommet à peu près en même temps.
Mais Maurin et Maylan sont les seuls à avoir gravi tout le col à vélo, depuis la vallée.

Beaucoup ont du mal à le croire.
Sans acclimatation spécifique à haute altitude, leur performance surprend plus d’un.
Même Karma le souligne : à Hanle, ils étaient à 4’300 mètres, loin des 4’800 m d’acclimatation recommandés avant une telle montée.

À l’arrivée, l’altitude se fait sentir.
Les deux ressentent les premiers symptômes du mal des montagnes : maux de tête, nausées.
Maurin donne une pastille de Diamox à Maylan et en prend une lui aussi.
Ils amorcent la descente rapidement pour soulager leur corps.

Deux à trois heures plus tard, les effets se dissipent peu à peu.
Le souffle revient, les corps se relâchent.
Ils atteignent le petit village de Sumdo, à plus basse altitude, où ils passeront la nuit.

27 juillet – À Puga, au pied d’une école vide

Le lendemain, ils reprennent les vélos pour une courte montée, 7km, jusqu’à Puga, à 4’600 m.
Le village abrite une structure scolaire nomade mise en place par Ammala.

Ce jour-là, pas d’élèves présents, mais l’école est bien là, simple et solide.
Elle témoigne de ce qui a pu être réalisé dans ces zones isolées grâce au lien tissé entre les populations locales, les équipes sur le terrain et ceux qui soutiennent le projet à distance.

28 juillet – Une audience avec le Dalaï-Lama

Le lendemain, ils rejoindront Choglamsar pour une audience avec le Dalaï-Lama.
Une rencontre précieuse, presque irréelle, surtout pour Maylan, qui en découvrira peu à peu le sens.

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