À leur arrivée à Leh, perchée à 3’400 mètres d’altitude, Maurin et Maylan ont été accueillis par Karma, coordinateur local de l’association Ammala. Maurin le connaît depuis 2011, et un lien fort s’est tissé entre eux au fil des années. Les retrouvailles ont marqué le vrai début de leur aventure.

Ils se sont installés dans un hôtel proche du centre-ville, pour entamer quatre jours d’acclimatation nécessaires avant de monter dans les vallées du Changtang, situées à plus de 4'000 mètres. Ces journées ont été mises à profit pour organiser les prochaines étapes et préparer le matériel.

Parmi les missions principales : acheter des jeux et fournitures pour les enfants des villages isolés : cordes à sauter, ballons de foot, jeux de construction, matériel de criquet… Ces éléments viennent compléter les chaussures et chaussettes déjà prévues pour la distribution. Ils ont également acheté des provisions : pâtes, oeufs, légumes, farine, et graines pour les animaux, autant de choses difficiles à trouver dans les zones reculées. Tout sera acheminé par leurs soins.

Ils ont ensuite rendu visite au Tibetan Children’s Village School (TCV) de Leh, fondé par la soeur du Dalaï-Lama pour offrir un enseignement aux enfants réfugiés tibétains. L’école principale accueille aujourd’hui près de 1'500 élèves. Le directeur les a reçus avec bienveillance et gratitude. En 2021, Ammala avait financé l’achat d’un véhicule utilitaire pour cette école, un moyen de transport essentiel pour amener des vivres, du matériel, ou aller chercher des enfants malades dans les vallées reculées.

Aujourd’hui, comme la structure de Leh est bien équipée, Ammala concentre son aide sur des zones plus isolées. C’est grâce à l’association que 220 enfants peuvent être scolarisés en hiver dans les villages de Sumdo, Nioma et An Leh, au coeur du Haut-Plateau tibétain.

Tout près de l’école, Maurin et Maylan ont également visité un home pour personnes âgées. Beaucoup de ces anciens n’ont plus de famille pour s’occuper d’eux. Ce sont les élèves du TCV qui leur rendent régulièrement visite. Ammala soutient également ce lieu par une aide financière.

Le troisième jour, ils ont réalisé la traditionnelle marche-test d’acclimatation : 30 minutes de montée jusqu’à un temple, avec environ 200 m de dénivelé. Le test a été concluant : Maylan se sentait bien, le corps répondait, et le souffle suivait, preuve qu’ils étaient prêts pour la suite.

Avant de prendre la route vers le Changtang, ils ont rendu visite à un Amchi, médecin traditionnel tibétain, pour un check-up en altitude, une étape importante pour s'assurer que tout allait bien avant d'entamer l’expédition.

Ils ont aussi loué et vérifié leurs vélos, finalisé la logistique : nourriture, matériel, itinéraire. Tout était prêt.

Cap sur le Changtang, départ imminent

Le 24 juillet, ils ont prévu de partir en jeep vers le village de Sumdo, à environ 250 km de Leh. Ils y atteindront les 4’500 mètres d’altitude. C’est le premier des trois villages nomades tibétains où ils vont intervenir. Là-bas, ils resteront une nuit pour distribuer les chaussures, chaussettes, jeux aux enfants.

Le lendemain, ils rejoindront le village de Nioma, à environ 40 km de distance. L’idée est de parcourir ce tronçon à vélo, selon la condition de chacun, notamment de Maurin qui s’est récemment fracturé le poignet. À Nioma, une nouvelle distribution est prévue.

Ils continueront ensuite vers An Leh, proche de la frontière tibétaine, où ils passeront une à deux nuits. Cette étape permettra de faire une boucle test à vélo, afin de vérifier leur état physique et ajuster les derniers détails logistiques avant l’étape la plus exigeante.

Si tout se passe bien, ils partiront à l’aube le lendemain, vers 5 ou 6 heures du matin, pour attaquer le col principal, situé à environ 10 km du camp de base d’An Leh. L’ascension les mènera à 5’800 mètres d’altitude, avec un parcours prévu entre 40 et 50 km, selon les conditions de la route. La redescente s’effectuera ensuite dans la même journée.